Retour accueil                               

3ème jour- Lac des Plagnes, mardi 20 juillet 2010 15°C Grand ciel bleu. Le soleil a mis du temps ce matin à percer derrière les sommets et atteindre le parking du lac des Plagnes. A 7h30 François est parti en vtt pour bouger un peu, car il doit passer la journée en camping-car. Mais à peine  sorti  du parking il retrouve tout un groupe de jeunes descendus à sa rencontre depuis les chalets de Lens  Merci les amis . voici un bon  début de journée  ! En effet,  le c.c. n’étant pas conçu  pour les petits chemins de montagne, devra rejoindre les Albertans où nous dormons ce soir après un grand détour par la vallée. Bénédicte en transporter et Gilles en Clovis nous suivent. Après avoir passé st Jean d’Aulps et fait les courses de la journée, une petite route nous mène directement au lac de Montriond puis aux Albertans,  hameau de quelques chalets fondé par les Salésiens (congrégation de st Jean Bosco) pour accueillir des jeunes, rénové et mis en valeur par Marc Muffat, diacre du diocèse d’Annecy, responsable de ce lieu d’accueil diocésain. Nous y avons passé une très bonne nuit lors des repérages du camp, les 1er et 2 mai 2010, qui se sont déroulés sous une pluie diluvienne. Nous avions  beaucoup  apprécié la chaleur et le confort du chalet qui avait été mis à notre disposition Les Albertans sont ouverts aux groupes comme le nôtre, aux scouts ainsi qu’aux personnes privées et aux familles. Pendant ce temps  les jeunes et leurs animateurs ont quitté  les chalets de Lens, pris la direction du col des Bassachaux et doivent redescendre aux Albertans par les Lindarets (le village des chèvres). Malheureusement deux chutes sont à déplorer : tout d’abord Maxime Vallar  que nous allons retrouver couvert de pansements, et surtout Valentin  qui fait un soleil dans une descente : son casque vole en éclats. Il est un peu sonné et souffre de contusions. Les pompiers, appelés immédiatement, arrivent très vite. Les premières constatations sont assez rassurantes. Néanmoins ils invitent Julyan et Florence à accompagner Valentin chez le médecin. Ce qui fait que tout trois n’ arrivent qu’à 16h30 pour le repas de midi. Du coup nous sommes tous déboussolés. Toutes les animations prévues pour l’après-midi sont annulées. Les jeunes se contenteront d’une bonne partie de volley jusqu’à 18h. Pour nous remettre de nos émotions, Béné et l’équipe de cuisine nous concoctent  un délicieux tajine de poulet qui fait l’unanimité : les émotions ça creuse ; Tous font honneur au repas.    Bonne veillée Cluedo dans le noir car la nuit est tombée.  Il fait très doux. Matthias  a pris l’habitude de dormir à la belle. Ce n’est pas ce soir qu’il changera d’avis…

4ème jour.  Les Albertans, mercredi 21 juillet 2010 16° C ciel dégagé.

Ceux qui ont dormi dehors, dont Béné, sont les premiers à émerger dès que le soleil éclaire notre campement. Petit déjeuner joyeux à taquiner et encourager Valentin qui a mal ce matin « là où il  n’avait pas mal hier. » Aujourd’hui 6 groupes vont partir pour la journée d’autonomie. Auparavant nous nous rendons un peu à l’écart  vers une chapelle de verdure aménagée par les scouts.  L’endroit est superbe avec des rondins disposés en gradins pour former des sièges, un petit autel de pierre  et une croix rappelant un mât de bateau. Tous les participants du camp s’y installent. Nous prenons le 3ème couplet du Psaume de la Création, puis Patrick commence à célébrer la messe.  Nous apportons nos joies, nos fatigues et nos peines, et recevons la Parole que Dieu nous adresse en ce jour. Elle est très évocatrice : Jésus a utilisé la parabole du semeur (Matthieu 13 1-9) pour illustrer la relation entre Lui et nous. Au cours de l’homélie, Patrick nous invite à réfléchir à la façon dont nous accueillons cette Parole : tombera-t-elle sur notre indifférence ou au milieu de nos soucis ? Sera-t-elle étouffée  par nos désirs de plaisirs faciles, quoique jamais comblés ? De toutes façons cette Parole s’offre à nous, qui que nous soyons. La messe se poursuit dans le calme et le recueillement, et se termine sur une bénédiction : notre Dieu dit du bien de nous, non pas en raison de nos mérites mais parce qu’Il nous aime. Puis Magnificat de Taizé, plein de joie pure.

De retour au campement, c’est le lancement de la journée d’autonomie. Les animateurs ont planché dur hier au soir pour former des groupes de 5/6 personnes comprenant au moins un spécialiste des réparations de vélo, 1 ou 2 personnes qui s’entendent bien et susceptibles d’accueillir gentiment 1 ou 2 personnes  nouvelles dans le camp, de manière à former une équipe chaleureuse et sympathique.

6 groupes de 5 à 6 personnes sont formés. Ils doivent partir sur Morzine à midi et s’y acheter à manger puis rejoindre demain jeudi à midi Samoëns après avoir traversé la montagne. En tant que blessés d’hier, Valentin et Maxime Vallar sont dispensés de vélo. François les descend à Morzine afin qu’ils passent déjà un bon moment avec leur équipe. Nous devons les  y récupérer en début d’après midi après un pique-nique de petits restes au-dessus du lac de Montriond où nous nous reposons un moment. Comme prévu, Valentin et Maxime nous attendent à Morzine  et partent aussitôt faire les courses avec Béné , Gilles, Patrick et Florence. Tous achètent des cartes postales. Même en vacances  on pense à ses amis. Nous prenons ensuite la direction du col de la Joux Plane où François, Jean-Christophe, Maxime ,Madeline et Julyan  sont déjà partis en vtt. Le ciel se voile petit à petit. Des orages violents et localisés sont attendus pour ce soir. Arrivés au col de la Joux Plane, Bénédicte prend un appareil photo et part immédiatement sur le sentier en bordure du lac. Les vététistes nous  rejoignent. Christelle et Flo changent les pansements de Valentin qui souffre en silence. Beaucoup de voitures et de camping-cars sont installés sur le parking où nous nous trouvons. Nous sommes à 1691 m  d’altitude. Il fait très doux. L’herbe rase de l’alpage qui surplombe le petit lac et son escadrille de canards est parsemée de fleurs : marguerites, boutons d’or, fleurs de trèfle.

Maxime et Valentin passent l’après-midi avec nous, téléphonent à leurs parents respectifs, puis partent pour la soirée avec leur équipe qui s’est installée derrière une ondulation du terrain. Florian descend sur la pointe des pieds faire un semblant de toilette dans les eaux noires et froides du lac. Il ne s’éternise pas. Les animateurs rassurés sur le sort des deux premières équipes se préparent à passer ensemble une bonne soirée. Une odeur appétissante flotte autour des marmites. Il fait toujours doux bien que le ciel soit voilé. Le repas à peine commencé est interrompu par la pluie mais ce n’est qu’une fausse alerte. Nous passons là une excellente soirée d’amitié et fêtons les 30 ans de Patrick avec les si bonnes brochettes de fruits sauce chocolat. Les canards indifférents se promènent, les derniers touristes s’en vont. Les nuages laissent place à la lune montante qui illumine mieux qu’un réverbère  ce coin tranquille. Nuit calme et douce.

5ème jour. Col de la Joux Plane jeudi 22 juillet 2010 19° C ciel variable.

Nous nous levons autour de 7h45. C’est Gilles qui émerge le premier et commence à installer  la table du petit déjeuner. Aux premiers rayons du soleil tout le monde arrive avec ses affaires à replier  et nous déjeunons bien tranquillement.

Puis messe en plein air face au Mont Blanc qui baigne dans un nuage lumineux. Messe où se répondent  les voix des hommes et de Dieu, les uns disant avec le psaume 62 : «  ton Amour vaut mieux que la vie. » et dans le Cantique des Cantiques : «  j’ai trouvé mon Bien Aimé, je ne le lâcherai pas »Et Dieu répondant comme Jésus à Marie Madeleine (Jean 20, 1.11-18) :

« Noli me tangere : ne me retiens pas. »  C’ est vrai qu’on ne peut pas se saisir du Christ, seulement accepter d’être saisi par Lui

Il nous reste maintenant à redescendre au camping de Samoëns. Bénédicte enfourche enfin un vtt. Elle en rêvait depuis longtemps ! Madeline, Flo et Christelle l’accompagnent. Gilles prend à son bord  Maxime et Valentin  encore un peu fatigués de leur chute de mardi matin, mais qui vont déjà mieux.

Nous arrivons au camping municipal de Samoëns aux alentours de 11h15 en même temps que le plupart des équipes. Ils sont, bien entendu enchantés et fiers de leurs exploits. Ce n’est pas rien ce qu’ils ont parcouru comme dénivelé montant et descendant. En fait les orages les ont eux aussi épargnés. Matthias meurt de faim comme d’habitude.

Avec Béné la préparation du repas devient une activité à part entière, à la fois créative et passionnante. L’équipe de cuisine s’affaire avec enthousiasme. Les autres rôdent autour, vont se doucher, montent leur tente. Gilles supervise la cargaison du Clovis et donne aux uns et aux autres leurs sacs personnels et leurs valises. Il fait lourd. Sur le coup de midi les premières gouttes se mettent à tomber. Maxime file à la réception du camping pour demander si nous pouvons nous  installer pour le repas  sous la grande tente d’animations. Autorisation accordée, pour ce midi seulement. La pluie s’intensifie. Il faut vite fermer les tentes dont les ouvertures baillent dangereusement. La tente d’animations est fort heureusement équipée de tables et de bancs. O surprise, les jeunes s’installent tous avec leur équipe d’autonomie. L’équipe de service de repas est accueillie avec joie. Décidément on est gâtés : melons d’Espagne, rizotto aux petits légumes et au chorizo,  fromage, compote et madeleines. Repas convivial pendant que la pluie cesse peu à peu. Après midi baignade dans le lac de Morillon un peu aménagé, puis  match de volley acharné. Tout cela donne chaud, d’autant que l’atmosphère est lourde. Pourquoi ne pas profiter à nouveau des bonnes douches chaudes ? Voilà une activité intéressante, ludique et utile. Donc  les jeunes se précipitent joyeusement vers le bloc sanitaire avec serviette de toilette et vêtements de rechange propres. Vive le retour à la civilisation ! Las, au bout de 5mn l’orage éclate, accompagné d’une averse torrentielle. Les  tentes n’ont pas été refermées, les sacs sont encore entr’ouverts. Les serviettes de bain mises à sécher sur les tentes gisent dans la boue. Sortant de leur douche, les jeunes  essaient de parer au plus pressé. Mais impossible de s’abriter ou de ranger ses affaires de toilette. Jonathan et Timothée  n’ont pas encore eu le temps  de partir  à la douche. Timothée creuse avec les moyens du bord une  rigole pour permette à l’eau de s’écouler  car leur tente  baigne déjà dans un marécage, puis Jonathan et lui font la même chose autour de la tente des animateurs . Pendant une heure ils vont ainsi essayer de sauver les meubles. Sans succès… A19h nous partons en direction de la grande halle couverte pour le repas. Timothée décide d’aller enfin se doucher  pour être un peu plus présentable. Il rassemble en hâte ses affaires et court vers le bloc sanitaire. Dans sa précipitation il laisse tomber son sac d’habits propres dans une grande flaque d’eau. Tout est maintenant sale et mouillé, et lui aussi. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Pauvre Tim. Ce sont les aléas du camping   .   Nous nous  rassemblons tous sous la grande halle municipale couverte  devant la patinoire. Là nous avons la joie de retrouver Anne- Eve et Alexandre avec leur petite Eloïne. Alexandre s’émerveille de revoir des jeunes qu’il a connus en tant qu’animateur comme Manon et Fanny. Anne Eve et lui se replongent avec délices dans l’atmosphère du camp. C’est là qu’ils se sont connus et ont appris à s’aimer. Comme l’humidité est toujours très présente bien que la pluie tombe moins fort, il est décidé que ceux dont la tente est vraiment mouillée à l’intérieur iront juste chercher leur sac au camping , puis reviendront dormir là  sous la halle où le sol est sec. La moitié des jeunes choisit cette solution. Les autres retournent au camping avec Bénédicte, Patrick, François et Françoise. Ils ont de la chance car il ne pleuvra pas de la nuit, bien que le tonnerre gronde depuis 6h du matin.

6ème jour. Samoëns vendredi 23 juillet 2010 17°C temps incertain.

A8h il ne fait pas plus clair qu’à 6h. Tout le ciel est bouché. A 9h il pleut déjà. Nous allons rejoindre le gros des troupes resté sous la halle. Réveillés à 6h par les éboueurs, ils ont déjà déjeuné. Plusieurs se rassemblent pour jouer aux tarots. L’ennui quand il pleut c’est qu’on s’ennuie. On ne peut rien faire

De plus, aujourd’hui, Jean- Christophe, Bénédicte et Patrick  repartent. Avant de  nous séparer, nous nous réunissons pour un dernier temps spi, tout simple : un Notre Père, un Magnificat de Taizé. Patrick nous donne sa bénédiction..  C’est le moment du  départ,  de  J.C tout d’abord .Bénédicte  va l’emmener à Cluses où il prendra son train. Merci J.C. de t’être intégré avec souplesse à une équipe que tu ne connaissais pas pour ton 1er camp lycée.  Puis Patrick entame sa « tournée d’adieux ». C’est avec un très grand regret que nous le voyons partir   tant  sa  présence  nous rappelle celle de Jésus. Il a vraiment rempli sa mission qui est de transmettre aux hommes l’amour de Dieu. Merci cher Patrick. A l’an prochain. Et pour la totalité du camp cette fois ! Quant à notre Béné, elle a assuré jusqu’au bout, préparé les menus jusqu’à la fin du camp, et déjà fait le maximum de courses possible. Et tout ceci en gardant constamment le sourire malgré sa fatigue.  J. C.,Patrick et elle  montent dans le transporter, direction : Cluses puis le Jura. Un dernier coup de klaxon, un signe de la main. Nous nous sentons soudain orphelins.... Mais le soleil perce à travers les nuages. Aussitôt les tentes sont déroulées, secouées et mises à sécher sur le goudron. Les linges de vaisselle et serviettes de bain suspendus sur la barrière en espérant que le beau temps est revenu.

. L’équipe de cuisine a monté les tréteaux et la planche et prépare une salade composée pour le repas de midi. En attendant, nous  ouvrons  les carnets de chants et nous nous installons dans un coin de la halle pour chanter. Cela nous tient lieu d’apéritif. Au cours du repas le ciel se voile à nouveau. Très vite les tentes  sont repliées et roulées. Tout ce qui avait été mis à sécher est récupéré, rangé ou étalé dans un endroit sûr. On aperçoit le fond de la vallée, noyé dans une brume noirâtre et peu engageante. Il faut assurer les arrières Pendant le café, l’équipe d’animation décide qu’il est urgent d’attendre  la fin de ce nouvel orage… Claire et Théo Pradeau  jouent du djembé à l’entrée de la halle  Une partie de volley est organisée  à l’autre bout de la halle. Joseph apprend à jouer aux tarots. Tout un groupe s’est rassemblé autour de François et de lui. Sur le coup des 16h, l’orage éclate comme prévu. Des torrents se forment partout. Les gouttières débordent. Au bout d’une demi heure, il pleut toujours. François et Julyan organisent un petit jeu télé. Les nuages restent collés sur la montagne. A cause de ce mauvais temps, il vaut mieux rester encore une nuit sous la halle où il ne fait pas trop froid. Il ne nous  est pas possible de nous rendre  à Sixt Fer à Cheval comme prévu. Le camping trop sommaire ne comporte qu’un tout petit bloc  sanitaire, pas de possibilité d’abriter un groupe comme le nôtre et doit être inondé En attendant, nous devons nous attacher  à garder la halle propre. Les jeunes aident de leur mieux à toutes les opérations  L’adversité nous contraint à nous soutenir .L’ambiance est excellente malgré la pluie incessante. Jonathan, Timothée, Diane, Flora et Elodie discutent gaiement. Florian, toujours serviable, aide en portant de lourdes cagettes malgré son dos douloureux. Dhéric met tous les détritus à la poubelle. Joseph est ravi : il a appris à jouer aux tarots, a fait 4 parties dans son après midi et connaît maintenant toutes les variantes. Peu à peu tout le matériel étalé sous la halle est rangé et replié. Diane et Victoria plient soigneusement un tapis de sol. Les animateurs et les jeunes montent la table pour la préparation du repas.  Gilles fait tout ranger dans le camion. Benjamin replie les linges de vaisselle à peu près secs et les range avec le matériel de cuisine  Théo Cètre   balaie  le sol  avec  Lucien , puis Joseph venu en renfort. La halle ressemble à une ruche. Les vacanciers  désoeuvrés viennent observer avec curiosité ce groupe affairé et joyeux. A 19h30 la pluie tombe toujours à torrents. L’équipe de cuisine menée par Christelle  se met au travail. Au menu de ce soir : émincés de dinde aux courgettes et couscous .Même sans Béné, l’activité cuisine est agréable : on ne s’ennuie plus et on se réchauffe en touillant dans les casseroles. Eclaircies et averses se suivent. Nous mangeons de bon appétit les courgettes, le couscous et la dinde. Puis l’équipe de vaisselle se met au travail. Comme il fait très sombre, les spots sont déjà allumés. Demain samedi départ pour la montée  au col d’Anterne avec nuit en refuge.  Il faut maintenant préparer les sacs à dos en n’emmenant  que le strict nécessaire. Ceci étant fait, un grand jeu de douaniers/contrebandiers est organisé dans les rues de Samoëns. François a trouvé un gilet fluo  des douanes et  provoque l’émoi chez les automobilistes qui ralentissent immédiatement en l’apercevant puis plongent dans des abîmes de perplexité en découvrant son short et ses jambes nues au- dessous. Une fois le jeu terminé, les animateurs engagent les jeunes à aller se coucher rapidement car nous devons nous lever tôt demain matin, à 6h30.  Mais il n’est pas très facile de s’endormir sur commande avec les lumières dans les yeux, les bruits de la rue et l’excitation du départ. Il faudra attendre 23h bien sonnées pour que le calme règne enfin. Néanmoins la nuit est bonne, la température plus fraîche en milieu de nuit, plus douce sur le matin car les nuages sont revenus.

7ème jour. Samoëns, samedi 24 juillet16, 5° C ciel gris et bruine.

A 4h30, les éboueurs ont fait une première visite  aux poubelles de la halle. C’est le chant du coq. Leur 2ème passage à 6h30 nous sert de réveil. Il est temps de se lever. Manon est fermement invitée à jouer de la flûte  et nous nous précipitons vers la table du petit déjeuner. Le pain commandé par Bénédicte est immédiatement englouti .Malheur aux retardataires : Timothée et Jonathan. Ils trouvent une table presque vide, les pots de Nutella relavés, les céréales ont disparu. Christelle réussit in extremis à leur trouver du pain et de la pâte à tartiner qu’ils avalent goulûment. Il faut prendre des forces  car c’est aujourd’hui le départ pour la grande randonnée en montagne : les jeunes vont partir à vtt pour la cascade du Rouget  au-dessus de Sixt Fer à Cheval. Là  ils prendront à pied le sentier qui mène au refuge de Moëde Anterne où ils passeront la nuit avant de redescendre dimanche matin sur Vallorcine. C’est une randonnée intéressante, bien adaptée à leur âge. Néanmoins il faut être en bonne santé, et équipé de chaussures permettant de marcher plusieurs heures d’affilée en montagne. Tout cela a été indiqué très clairement lors de l’inscription. Ces notes doivent être lues attentivement  car ce n’est pas au moment du départ  que l’on peut trouver magiquement le matériel que l’on n’a pas pris le soin d’emporter. En raison du ciel gris et de l’humidité, il n’y a pratiquement pas de touristes sur le parking de la cascade du Rouget qui crache ses eaux blanches et tumultueuses au dessus de nos têtes. Les  vététistes arrivent les uns derrière les autres, Jonathan en tête, qui franchit le pont de la cascade comme un boulet de canon. Bravo Jonathan !      Méthodiquement, les tréteaux et la planche sont installés ainsi que le matériel de cuisine : tri pattes, jerrycans remplis,  casseroles et passoire. L’intendance a acheté 6,500 kg de pâtes, de la sauce tomate  et des knackis. C’est une excellente idée de prévoir un plat chaud  par ce temps et des sucres lents pour tenir pendant la très longue marche de l’après midi. Tous meurent de faim. Le contenu de la première casserole est vite avalé. Au début les jeunes craignent de manquer. Mais pas de risque. Ils viennent au rab deux fois et crient grâce la 3ème. C’était parfaitement calculé et les pâtes sont restées chaudes tout le temps du service. Ensuite c’est la vaisselle  et le chargement des sacs personnels et des vélos dans le Clovis. Gilles et François mettent le plus grand soin à les caser parfaitement ainsi que tout le matériel collectif. On aperçoit par moments un coin de ciel bleu mais le froid et l’humidité nous pénètrent.

A midi François et Françoise vont se poster à l’entrée du sentier pédestre et saluent chacun des randonneurs en leur souhaitant de passer une bonne journée : «  à demain dimanche en fin d’après midi, et que st Joseph vous garde ! » car les jeunes ont au moins 6h de marche devant eux. Puis le Clovis redescend sur Samoëns .pour permettre à Françoise de monter dans le camping car. En route pour Taninges, Cluses, Chamonix puis Vallorcine. Le ciel s’est enfin éclairci et le soleil revenu nous accompagne. A Vallorcine nous prenons la clé du centre aéré en bord de rivière. Gilles et François déchargent les vélos et les sacs des randonneurs. Nuit calme et fraîche sous un ciel étoilé  le cœur tranquille car Julyan a téléphoné : ils sont tous en bonne santé et bien arrivés au refuge  vers 19h.

8ème jour Vallorcine dimanche 25 juillet10° C ciel variable.

Gilles et François se lèvent tôt : 5h40 car ils ont décidé de monter à la rencontre des jeunes. A6h30 ils partent en prenant le pain pour la soirée à la boulangerie. D’énormes nuages cachent les sommets. Il fait très frais. Il faudra attendre 9h30 pour que les premiers rayons du soleil viennent enfin caresser le camping-car. En fin de matinée Gilles et François rencontrent  Julyan, Flo , Madeline  et une partie  des jeunes au col de Salenton . Ils se sont levés à 4h30, n’ont pas déjeuné dans le refuge pour ne  réveiller personne et ont eu la grande joie d’admirer le soleil levant sur le Mont Blanc : une splendeur. Le bureau des guides ayant donné son autorisation, Christelle et  l’autre partie du groupe commencent l’ascension du Buet :. François se dépêche de les rattraper. Pour rien au monde il ne voudrait manquer ça.  La montée n’est pas trop difficile. La neige tombée en abondance jeudi et vendredi ayant déjà commencé à fondre et les jeunes sont bien chaussés. Ils sont très heureux d’avoir entrepris et réussi cet exploit : un 3099 m ! Rien de tel qu’une bonne partie de tarots au sommet pour immortaliser ce moment. Vite  prendre une photo ! Soudain le bruit d’un avion à réaction les surprend. C’est une avalanche qui dévale sur un versant opposé. Comme c’est extraordinaire de vivre un moment pareil ! Mais il faut penser à redescendre. Les deux groupes réunis  arrivent à Vallorcine à 18h  sales et fourbus mais en bonne santé et les yeux encore remplis de toutes les merveilles rencontrées : ils ont vu des marmottes, des chamois et des panoramas sublimes . Leur grand désir serait maintenant de se doucher. Malheureusement le centre aéré de Vallorcine n’est pas équipé de douches. Il y a juste des toilettes.  Le soleil a disparu derrière la montagne la fraîcheur s’est installée la sensation de froid est décuplée par la fatigue de ces deux jours. Qui aura le courage d’aller se laver dans l’eau glaciale du torrent ? Charlotte. Flora et Elodie Courageuses les filles !  Les garçons ne sont pas en reste  Bravo Pierre- Marie, Lucien,  Robin, Thimothée, Jonathan,  Valentin,  Matthias et Julyan Pour les autres, ça attendra lundi soir et le confort de la maison.

Après tant de fatigue et de chemin, voici encore une difficulté : le repas à préparer et la dernière soirée à organiser. Heureusement notre Béné a tout prévu et tout acheté. On ne sait plus qui est de service de cuisine. Qu’à  cela ne tienne ! Tout le monde vient aider à l’épluchage des pommes de terre. Julyan veille à tout, installe tout. Angeline pleure à chaudes larmes en éminçant ses oignons. Marco ouvre tous les sachets de lardons. Peu à peu une délicieuse odeur emplit la salle où nous allons manger. Du coup une équipe de table se constitue en moins de deux tandis que Manon et Charlotte préparent leur animation et que Matthias installe la sono. Joseph vient régulièrement surveiller la cuisson des pommes de terre. Dès qu’une fournée est prête Julyan et lui vont l’égoutter à l’extérieur. Pendant ce temps oignons et lardons sont mis à frire. Au bout d’un moment une partie en est prélevée et déposée sur une épaisse couche de pommes de terre cuites. Julyan ajoute  de grosses tranches de reblochon pré coupé. Le tout est remis sur le feu en veilleuse. Idem avec la 2ème casserole.

Ça y est. C’est prêt ! Nous sommes tous confortablement installés dans la grande salle du centre aéré. La tartiflette est délicieuse. Il y en a juste assez pour tout le monde. Soirée enchantée, même si Timothée a dû se contenter d’un jean humide en guise de smoking. La partie danse n’a pas dû s’éterniser. En tout cas Françoise n’a rien entendu. Et rassurée sur le sort de ses petits, a dormi à poings fermés malgré la pleine lune.

9ème jour. Vallorcine lundi 26 juillet 2010 13,5°C

Qui parle de grasse matinée aujourd’hui ? Nous devons rendre les clés du centre aéré avant 8h, car il nous est prêté gratuitement. Il faut libérer les lieux, balayer, aérer, nettoyer les toilettes avant l’arrivée des ménagères. D’où lever à 7h. Nous partons immédiatement en direction du parking devant la gare où le car viendra nous chercher à midi. Les jerrycans sont remplis et nous déjeunons  au bord du torrent. Nous nous retrouvons ensuite  pour un dernier temps spi. Le plus difficile en raison des travaux sur le chantier voisin et du marteau-piqueur qui couvre toutes les voix. Ce camp plein d’imprévus  a passé comme le vent mais laisse une trace impérissable dans nos cœurs. On reçoit à la mesure de ce que l’on a donné. La plupart d’entre nous ont mis tout leur cœur à faire de cette semaine un temps hors du commun, en donnant le maximum de leur temps, de leurs compétences, de leur cœur. En retour, ils ont reçu des gestes d’amitié, de la tendresse, de la chaleur humaine.  Tout ce qui est absolument indispensable pour vivre. Il n’est pas étonnant que bien des visages reflètent un peu plus que de la nostalgie. Allons, on ne peut pas rester éternellement sur la montagne ! Ce que nous avons vécu ensemble peut-être vécu aussi dans chacune de nos vies quotidiennes, et la transfigurer. De toutes façons nous avons rendez-vous le samedi 16 octobre à  20h  à la salle polyvalente de Courbouzon  pour la soirée rétrospective. D’ici là très bon été à tous et à chacun ainsi qu’à vos familles.
Françoise tient à remercier du fond du coeur chacun des jeunes et des animateurs pour le soutien reçu tout au long de la semaine, pour vos bras gauches, vos sourires affectueux, vos petits mots d'amitiés, vos visites à la fenêtre du camping-car, et en particulier Ophélie, Pierre-Marie et Claire  qui l'ont tant soutenue lors d'un moment difficile à la cascade du Rouget...